Precarious Homes — A Reading from James Baldwin’s Giovanni’s Room
[Paris • France]
[Son en anglais]
La déclaration de James Baldwin selon laquelle il ne se sentait chez lui que là où il était étranger atteste de son expérience prolongée de non-appartenance. Ses déplacements fréquents en dehors des Etats-Unis, ses exils et ses voyages apparaissent comme des stratégies précaires pour échapper au racisme et à l’homophobie, sans jamais y parvenir. Son désir de stabilité domestique, jamais pleinement assouvi, était intimement lié aux discriminations racistes systémiques comme individuelles, et aux efforts incessants qu’il déploya pour lutter contre celles-ci.
Au-delà des États-Unis, les séjours étendus de l’écrivain à Paris, à Istanbul et à Saint-Paul-de-Vence formèrent des étapes plus ou moins hospitalières, au cours desquelles des amitiés fortes se constituaient, le soulageant momentanément de ses souffrances émotionnelles et sociales, des contraintes collectives et individuelles.
Dans les écrits de Baldwin, le foyer est décrit comme le résultat précieux et précaire d’un engagement émotionnel audacieux, défiant les normes, et moquant les catégories et les tabous raciaux et sexuels. Un don de soi qu’il décrit dans La Chambre de Giovanni comme « la puanteur de l’amour ». Les rassemblements nocturnes débordants qui avaient lieu sur la terrasse de sa maison en Provence ont inspirés The Welcome Table, l’un de ses derniers textes, laissé inachevé. Aujourd’hui menacé par la construction d’appartements de luxe, l’endroit abritait une communauté constituée par des proches et des inconnu.e.s devenant ami.e.s, passant leurs nuits à discuter, à se confronter, à se réconcilier en prenant soin les un.e.s des autres.
Les artistes participant à cet événement public ont choisi de se rapporter à Baldwin à partir d’affinités électives, de faire résonner leurs trajectoires diasporiques avec les errances qui jalonnèrent la vie de l’écrivain, et de négocier les frontières perpétuellement changeantes des attributions raciales et des désirs sexuels.

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Enregistrement réalisé par Samah Slim le 9 septembre 2017 à Bétonsalon dans le cadre de l'exposition de Candice Lin.