Scène primitive
[Paris • France]
Avec la complicité des musiciens Yves Robert et Fantazio, le philosophe Jean-Paul Curnier a transformé la médiathèque Marguerite Duras en agora, bateau pirate, arène, cercle de pow-wow. En scène primitive où il a été question des rapports entre prédation et démocratie. Sa résidence à l’Espace Khiasma nous invitait à philosopher de concert avec lui : elle est devenue, pour RELECTURES, un véritable « concert de philosophie » !
Ainsi, juste avant de se concrétiser sous la forme d’un livre, sa réflexion s’est offert, après bien des détours, un autre tour de scène. Le public qui l’accompagna tout au long de l’année se souviendra qu’il y fut question de chasse à l’arc, de destruction de bidonville, de piraterie et de corrida, de Pat Garret et de Billy le Kid. Or, cette façon de concevoir l’exercice de la pensée est au cœur de son projet : non pas comme une démonstration, mais comme un récit d’aventures, un cheminement dans l’espace commun des discussions publiques. Au carrefour de l’anthropologie, de la fiction et de la philosophie politique, Jean-Paul Curnier entreprit donc d’élucider la façon dont les démocraties pouvaient contenir, en germe, ce à quoi l’on considérerait spontanément qu’elles s’opposent. La pratique la plus barbare qui soit, la plus honnie moralement, la moins défendable socialement : la prédation. Relisant les philosophes et reconsidérant l’héritage grec et nord-américain à l’aune de cette intuition, de la conquête de l’ouest à la République de Salé, il développa, au fil des rencontres, l’idée d’une « scène originelle » d’appropriation du territoire et des richesses, que les considérations morales sur le principe d’égalité tendraient à escamoter. Yves Robert et Fantazio ont rejoué cette scène sur scène avec lui, et l’hypothèse freudienne de la « horde primitive » s’est découvert de curieuses affinités avec La Horde sauvage de Sam Peckinpah…
soirée de clôture de la résidence de Jean-Paul Curnier à l’Espace Khiasma, dans le cadre du programme de résidences d’écrivains conduit par le service livre de la Région Île-de-France



Pat Garett et Billy the kid — Rien à perdre, rien à gagner : la liberté et l’errance — In-su-recc-tion : 4 syllabes. É-meute : 2 syllabes. — Maison des Fougères camps de base cacahuètes — Scène primitive — Le petit parlement (conférence pour adulte à partir de dix ans) — Le sang, la fortune, la gloire, les amours — Tout bien considéré — Archéologos La très bouleversante confession de l’homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la Terre ait porté — In-su-recc-tion : 4 syllabes. É-meute : 2 syllabes. — Documenter la performance / Performer le document — Vestiges de Roncevaux — Till R. raconte ses voyages et ceux des autres — Maison des Fougères camps de base cacahuètes — Scène primitive — La table des opérations — Spinoza in China, commencement — Poétiques du témoignage — Exposé des faits / VanessaPlace Inc. / Last Words — It’s All True [extrait] — Le petit parlement (conférence pour adulte à partir de dix ans) — Cela ne va pas être possible : c’est administratif — Stade Banal (une soirée diapo) — Homère Homer
Enregistré à la médiathèque Marguerite Duras le mardi 30 septembre 2014, dans le cadre du festival Relectures 15
Une transcription traduite en arabe sera très prochainement disponible sur le sitemédiathèque Marguerite Duras