Session 4 : Les petits papiers de l’État — une conférence de Fabien Jobard
[Paris • France]
L’État, dit-on, est le monopole de la violence. L’État, ce serait d’abord l’armée, la police, la prison. Mais à bien y regarder, l’État est surtout un édifice de papiers. Il tire sa légitimité d’une Constitution écrite, non plus d’un droit coutumier ou divin. Ce document, et les Sceaux qui l’attestent, sont précisément gardés par le même ministère que celui qui gère les peines et les prisons. L’État et ses agents disposent d’une autorité, d’une puissance qui est avant tout de papier. À partir d’une recherche que nous avons menée à Paris sur les contrôles d’identité, cet acte si particulier qui voit des agents dépositaires de l’autorité publique relever l’identité des individus à partir de leurs papiers, nous vous proposons d’éclairer la formation de l’État saisie dans l’histoire et la consistance des papiers qui font le lien entre les individus et la puissance publique. Avoir des papiers. Avoir ses papiers. Perdre ses papiers. Les présenter. Est-ce bien ainsi que l’on fait État ?


Session 4 : Les petits papiers de l’État — une conférence de Fabien Jobard — Session 3 : Désir d’État — un séminaire de Nataša Petrešin-Bachelez & Elena Sorokina – part. 1 — Session 3 : Désir d’État — un séminaire de Nataša Petrešin-Bachelez & Elena Sorokina – part. 2 — Session 2 : Ruse de l’identité et fictions dangereuses — un chantier animé par la revue Vacarme — Session 1 : Improbable Abkhazie — une conversation entre Maxim Gvinjia et Leon Colm
Enregistré à Bétonsalon le 8 février 2014 dans le cadre de l’exposition d’Éric Baudelaire, The Secession Sessions
Une transcription traduite en anglais et en arabe sera très prochainement disponible sur le site